Les grimpeurs de Sphacterie
La bataille de Sphactérie, qui s'est déroulée en 425 av. J.-C. pendant la guerre du Péloponnèse, est un épisode clé relaté par Thucydide dans son ouvrage Histoire de la guerre du Péloponnèse (Livre IV, chapitres 29-40). Cet événement marque une victoire athénienne significative contre les Spartiates, réputés pour leur invincibilité, et illustre l'importance de la stratégie et de l'adaptabilité dans la guerre.
Contexte selon Thucydide
Thucydide décrit comment, après la bataille de Pylos, une garnison spartiate d'environ 420 hommes, dont 120 Spartiates (l'élite de Sparte), s'est retrouvée isolée sur l'île de Sphactérie, près de la côte de Messénie. Les Athéniens, sous la direction de Démosthène et de Cléon, ont établi un blocus pour affamer les Spartiates. Cependant, les Spartiates résistaient, et les Athéniens, pressés par le temps et la difficulté logistique, cherchaient une solution pour en finir rapidement.
L'exploit des grimpeurs
Thucydide (Livre IV, 31-36) raconte comment Démosthène, commandant athénien, a conçu une stratégie audacieuse pour prendre l'avantage. Les Spartiates occupaient des positions fortifiées sur l'île, notamment sur des hauteurs escarpées qu'ils pensaient imprenables. Démosthène, exploitant la topographie accidentée, a envoyé un détachement de troupes légères, incluant des archers et des peltastes (soldats légèrement armés), pour escalader une falaise abrupte à l'arrière des positions spartiates.
Thucydide précise que ces grimpeurs, probablement des Messéniens familiers du terrain, ont contourné les lignes spartiates par un chemin escarpé et peu surveillé. Cette ascension périlleuse leur a permis de prendre à revers les Spartiates, qui ne s'attendaient pas à une attaque depuis cette direction. Une fois en position, les Athéniens ont attaqué les Spartiates par surprise, semant la panique et désorganisant leur formation en phalange, inadaptée à ce terrain irrégulier.
Conséquences
L'exploit des grimpeurs a été décisif. Les Spartiates, pris en tenaille entre les forces athéniennes sur la plage et celles sur les hauteurs, ont été incapables de maintenir leur position. Thucydide (Livre IV, 38) rapporte que, sous la pression, environ 292 Spartiates, dont 120 de l'élite, se sont rendus, un événement presque inconcevable dans la culture spartiate où la reddition était considérée comme une honte. Cette capitulation a eu des répercussions majeures :
Impact psychologique : La reddition de Spartiates a choqué le monde grec, brisant le mythe de leur invincibilité. Cela a renforcé la confiance des Athéniens et affaibli le moral spartiate.
Conséquences stratégiques : Les prisonniers spartiates ont été emmenés à Athènes comme otages, ce qui a forcé Sparte à modérer ses actions militaires par crainte de représailles contre eux. Cela a donné à Athènes un avantage temporaire dans la guerre.
Politique intérieure à Athènes : La victoire a renforcé la position de Cléon, qui avait promis de résoudre la situation à Sphactérie, consolidant son influence politique.
Citation de Thucydide
Dans Histoire de la guerre du Péloponnèse (Livre IV, 36), Thucydide décrit l'effet de l'attaque surprise :
« Les Spartiates, voyant les ennemis apparaître sur les hauteurs, furent saisis de stupeur et perdirent tout espoir de résister, étant attaqués de toutes parts et dans une position où leur formation ne leur était d’aucune utilité. »
Conclusion
La bataille de Sphactérie, grâce à l'exploit des grimpeurs athéniens, a démontré que l'ingéniosité tactique et l'exploitation du terrain pouvaient triompher de la discipline militaire spartiate. Cet épisode, minutieusement relaté par Thucydide, reste un exemple classique de l'importance de la surprise et de l'adaptabilité dans la guerre antique, avec des conséquences durables sur le cours de la guerre du Péloponnèse.
Les grimpeurs soldats d'Alexandre
Les Exploits des Soldats Alpinistes d'Alexandre le Grand en Afghanistan Actuel
Lors de sa campagne en Asie centrale en 327 av. J.-C., Alexandre le Grand traversa les régions montagneuses de la Bactriane et de la Sogdiane, correspondant aujourd'hui à l'Afghanistan et à l'Ouzbékistan actuels. Face à une guérilla acharnée menée par les chefs locaux qui se réfugiaient dans des forteresses naturelles imprenables, Alexandre fit appel à l'ingéniosité et au courage de ses soldats grimpeurs. Ces "alpinistes" macédoniens, souvent des vétérans rompus aux sièges précédents, marquèrent l'histoire militaire en réalisant des ascensions périlleuses qui permirent de conquérir des positions jugées inaccessibles. Ces exploits, relatés par des historiens antiques comme Arrien et Quinte-Curce, illustrent l'adaptation d'Alexandre au terrain himalayen et hindou-kouch, où la phalange traditionnelle était inefficace.
L'Assaut du Rocher de Sogdiane : Les "Hommes Ailés"
Le plus célèbre de ces faits d'armes eut lieu au siège du Rocher de Sogdiane (ou Rocher d'Ariamazès), une forteresse perchée à plus de 1 500 mètres d'altitude, aux parois abruptes et couvertes de neige, près de l'actuelle Samarcande mais en territoire afghan. Les défenseurs sogdiens, commandés par Ariamazès, y avaient stocké des provisions pour un long siège et raillaient Alexandre : "Seuls les oiseaux pourraient nous atteindre !" Alexandre, déterminé à briser cette résistance avant l'hiver, sélectionna environ 300 soldats expérimentés en escalade, issus de ses campagnes précédentes. Ces volontaires, motivés par une récompense de 12 talents d'or pour le premier au sommet, formèrent les premiers "commandos de montagne" de l'histoire.
L'assaut se déroula de nuit pour préserver l'effet de surprise. Équipés de cordes fixées à des clous de fer (similaires à des piquets de tente), insérés dans les fissures des rochers ou de la glace, les grimpeurs escaladèrent la face la plus escarpée, longue de plusieurs centaines de mètres. Malgré les conditions extrêmes – obscurité, froid et risque de chute –, ils progressèrent en silence, utilisant des techniques primitives mais efficaces qui préfigurent l'alpinisme moderne. Environ 30 hommes périrent lors de l'ascension, mais les 270 survivants atteignirent le sommet au lever du jour et y plantèrent des drapeaux comme signal convenu.
Alexandre exploita alors la psychologie : il envoya un héraut avertir les Sogdiens qu'il avait trouvé des "soldats ailés" qui avaient déjà pris le pic. Les défenseurs, voyant les bannières macédoniennes flotter en haut, se rendirent sans combat, terrifiés par cette "magie" militaire. Cette victoire, sans effusion de sang supplémentaire, permit à Alexandre de capturer Ariamazès et de consolider son contrôle sur la Sogdiane, facilitant sa marche vers l'Inde. Cet exploit inspira les tactiques de montagne futures et brisa le moral des rebelles, prouvant que l'audace humaine surpassait les remparts naturels.
L'Assaut du Rocher de Chorienes : Une Ascension Complémentaire
Peu après, Alexandre affronta un autre bastion imprenable, le Rocher de Chorienes (ou de Sisimithrès), situé dans une vallée encaissée protégée par un ravin profond, une rivière torrentielle et des murailles. Comme pour le Rocher de Sogdiane, les grimpeurs macédoniens jouèrent un rôle clé en escaladant l'arrière du pic escarpé, contournant les défenses frontales. Bien que les sources antiques (Arrien et Quinte-Curce) divergent sur les détails – sans préciser le nombre exact de grimpeurs –, l'opération impliqua une combinaison d'escalade et d'ingénierie : Alexandre fit combler le ravin avec des piles de bois et de terre pour un pont, tandis que les alpinistes prenaient les hauteurs par l'arrière.
Sisimithrès, impressionné par cette démonstration de force et influencé par la capture de son allié Oxyartès, négocia sa reddition. Alexandre, magnanime, l'épargna et l'intégra même à sa cour, épousant sa fille Roxane – un mariage politique qui scella l'alliance locale. Cet exploit, similaire au précédent par son usage de l'escalade pour la surprise, renforça la légende d'Alexandre comme conquérant des cimes, pacifiant ainsi les vallées afghanes rebelles.
Ces aventures en terrain alpin démontrèrent l'adaptabilité de l'armée macédonienne face aux guérillas montagnardes, un défi que d'autres conquérants, des Romains aux modernes, ont souvent rencontré en Afghanistan. Grâce à ces grimpeurs audacieux, Alexandre transforma des forteresses "inviolables" en symboles de sa suprématie, pavant la voie à son empire éphémère mais légendaire.


on traverse donc les siècles, du marbre grec à la pensée moderne — là où le héros devient non plus un demi-dieu, mais un symbole de conscience.
RépondreSupprimer⚡ Nietzsche : le héros contre la masse
Friedrich Nietzsche fut sans doute le plus puissant réinventeur du héros.
Il rejette les morales qui étouffent la grandeur de l’individu.
Son Surhomme (Übermensch) n’est pas un tyran,
mais celui qui ose créer ses propres valeurs.
« L’homme est quelque chose qui doit être dépassé. »
Le héros nietzschéen est seul, lucide,
il marche sur la crête entre lumière et abîme.
Mais Nietzsche avertit aussi :
si l’on transforme ce Surhomme en culte,
on trahit son esprit —
car l’adoration tue la liberté qu’il incarne.
⚙️ Carlyle : le héros comme force de l’histoire
Thomas Carlyle, au XIXᵉ siècle, écrivait :
« L’histoire du monde n’est que la biographie des grands hommes. »
Pour lui, les héros sont les moteurs de la civilisation :
prophètes, poètes, chefs d’État, inventeurs.
Il y voyait une énergie vitale qui pousse l’humanité en avant.
Mais cette vision, en glorifiant trop les individus,
a ouvert la porte aux dérives totalitaires :
le culte du chef, le sauveur providentiel, le génie supérieur.
🕯️ Camus : le héros de la lucidité
Albert Camus, au contraire, dépouille le héros de tout mythe.
Dans Le Mythe de Sisyphe, le héros n’est ni divin ni élu :
c’est l’homme absurde, celui qui sait que le monde n’a pas de sens,
et qui choisit malgré tout de continuer.
« Il faut imaginer Sisyphe heureux. »
Camus transforme le culte du héros en éthique du quotidien :
le courage, c’est de vivre sans mensonge,
de tenir debout dans l’injustice sans devenir injuste soi-même.
Le héros moderne n’est plus un conquérant,
mais un résistant intérieur.
🌀 Jung : le héros archétypal
Carl Gustav Jung nous ramène au mythe, mais en profondeur :
le héros est un archétype de l’inconscient collectif.
Il représente la quête de l’individuation :
le voyage intérieur par lequel l’être humain affronte ses ombres
et intègre ses contradictions.
Le combat du héros contre le dragon,
c’est la lutte de l’âme contre sa propre peur.
Le danger, ici encore, c’est de projeter le héros à l’extérieur
au lieu de reconnaître qu’il vit en nous.
🜂 Le héros aujourd’hui : entre icône et conscience
Nos sociétés continuent de chercher des héros — sportifs, artistes, leaders —
mais souvent pour combler un vide spirituel.
Or, le véritable héroïsme n’est plus celui des batailles,
mais celui de la lucidité et de la fidélité à soi-même.
Le culte du héros devient dangereux
quand il sert d’écran à notre propre responsabilité.
Mais il reste fécond s’il ravive la flamme du possible humain :
la force tranquille, la beauté du geste juste,
la résistance silencieuse dans un monde saturé d’images.
🌬️ En conclusion
Le culte du héros est une arme à double tranchant.
Il éclaire quand il invite à grandir,
il aveugle quand il nous dispense de penser.
Le vrai héros n’attend pas d’autel —
il marche dans le vent, anonyme,
portant dans son cœur la lumière qu’il cherche à transmettre.
Utilité militaire du GMHM
RépondreSupprimerLe Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) est une unité spécialisée de l'Armée de Terre française, rattachée à la 27e Brigade d'Infanterie de Montagne (27e BIM) et basée à Chamonix au sein de l'École Militaire de Haute Montagne (EMHM). Créé en 1976 sous l'impulsion du général Laurens, il compte environ 10 à 15 soldats montagnards, tous alpinistes de haut niveau, sélectionnés pour leur expertise en milieux extrêmes.
Sur le plan militaire, le GMHM est hautement utile, bien qu'atypique. Ses missions principales consistent à :
Rechercher et expérimenter la maîtrise des conditions physiques et climatiques extrêmes (haute montagne, grand froid, milieux verticaux), en développant des connaissances, des matériels et des techniques adaptées aux opérations armées.
Former et transmettre ces savoir-faire aux unités d'élite de l'armée, comme les chasseurs alpins ou les forces spéciales, pour améliorer leur capacité opérationnelle en environnements inhospitaliers.
Participer à des expéditions engagées (Himalaya, Antarctique, etc.) pour tester les limites humaines et techniques, tout en contribuant au rayonnement de la France et de l'Armée de Terre.
Soutenir des opérations réelles, comme des rescues en haute altitude (ex. : sauvetage de deux alpinistes à 6 100 m dans l'Himalaya en octobre 2024 par une cordée du GMHM) ou des missions en zones montagneuses lors de conflits (Afghanistan, Mali, où les troupes de montagne ont été déployées).
Le GMHM agit comme un "laboratoire" pour l'armée, garantissant une expertise unique en montagne et grand froid, essentielle pour la défense des frontières alpines françaises et les projections internationales. Il renforce la compétence opérationnelle globale de l'Armée de Terre en préparant les forces à des scénarios extrêmes, où la verticalité et le froid peuvent être décisifs. Sans être une unité de combat direct, il est considéré comme une "patrouille de France de l'alpinisme militaire", favorisant l'innovation et la résilience. Des sources officielles soulignent son rôle dans la promotion de l'alpinisme de haut niveau au sein des armées, avec un impact sur la formation de spécialistes pour des conditions extrêmes.
RépondreSupprimerCritiques existent : certains forums estiment que ses expéditions "sportives" sont moins prioritaires que des missions pures, mais son utilité est reconnue dans le contexte géostratégique (menaces en zones montagneuses comme les Alpes ou l'Himalaya).
Coût pour les contribuables français
Aucun chiffre précis sur le budget dédié au GMHM n'est publiquement disponible, car il s'agit d'une petite unité intégrée au budget global de l'Armée de Terre, lui-même inclus dans le ministère des Armées. Le GMHM ne fait pas l'objet d'une ligne budgétaire séparée dans les documents officiels (comme les projets annuels de performances ou la Loi de Programmation Militaire - LPM).
Contexte budgétaire global : La LPM 2024-2030 alloue 413 milliards d'euros aux armées sur sept ans, soit environ 59 milliards d'euros par an en moyenne, avec une augmentation progressive vers 90 milliards d'euros annuels d'ici 2030 pour répondre aux tensions géopolitiques (guerre en Ukraine, réarmement). L'Armée de Terre représente environ 30-40 % de ce budget (soit 18-24 milliards d'euros/an), couvrant salaires, équipements et opérations.
Estimation pour le GMHM : Avec seulement 10-15 membres, le coût principal est les salaires (estimés à 500 000-1 million d'euros/an, voir ci-dessous), plus les équipements spécialisés (cordes, crampons, etc., partiellement sponsorisés par des partenaires comme Millet) et les expéditions (voyages, logistique, quelques centaines de milliers d'euros par mission). Le total annuel pourrait avoisiner 1-3 millions d'euros, une fraction infime (<0,01 %) du budget défense. Les expéditions sont financées par l'armée, donc par les impôts, mais critiquées comme "loisirs aux frais des contribuables" dans des débats en ligne.
En résumé, le coût est modeste au regard de son expertise unique, mais financé intégralement par les contribuables via le budget étatique, sans transparence détaillée.
Salaires des militaires du GMHM, primes comprises
RépondreSupprimerLes salaires des militaires du GMHM suivent la grille générale de l'Armée de Terre, mais sont augmentés par des primes spécifiques liées à leurs compétences en haute montagne, aux missions extrêmes et aux sujétions (absences, isolement). Le GMHM recrute principalement des sous-officiers et officiers expérimentés (grades comme adjudant, capitaine), avec une expertise alpiniste.
Salaire de base (solde indiciaire) : Basé sur le grade et l'ancienneté. Exemples (nets mensuels approximatifs, 2025) :
Militaire du rang (rare au GMHM) : 1 800-2 200 €.
Sous-officier (adjudant/sergent-chef) : 2 200-3 500 €.
Officier subalterne (lieutenant/capitaine) : 2 800-4 000 €.
Officier supérieur (commandant/lieutenant-colonel) : 3 900-4 600 €.
Colonel : jusqu'à 6 000 €.
Primes et indemnités (représentant 30-50 % de la rémunération totale) : Depuis la Nouvelle Politique de Rémunération des Militaires (NPRM, 2019-2025, implémentée 2021-2023), les primes sont simplifiées en 8 catégories principales (budget total : 3,3 Md€/an). Pour le GMHM :
Indemnité d'État Militaire (IEM) et complément : 200-500 €/mois, pour sujétions générales (disponibilité, discipline), variable selon grade et famille.
Indemnité de Garnison (IGAR) : 100-300 €/mois, pour tension immobilière (Chamonix classée tendue) et isolement (complément pour 35 garnisons isolées, applicable aux zones montagneuses).
Indemnité de Mobilité Géographique (IMGM) : 1 300 € × nombre de mutations (max. 9) × taille foyer (1-7 pers.), versée par mutation (jusqu'à 10 000-20 000 €/mutation pour famille).
Indemnité de Sujétions d'Absence Opérationnelle (ISAO) : 20-50 % de solde pour absences (expéditions, entraînements), jusqu'à 1 000-2 000 €/mois en mission.
Prime de Compétences Spécifiques (PCS) : 300-1 000 €/mois pour qualifications rares (alpinisme militaire, combat en montagne, grand froid ; remplace anciennes indemnités comme ISATAP).
Prime pour militaires de montagne : Annoncée en 2019 par la ministre Parly, environ 200-500 €/mois pour troupes alpines, en reconnaissance des conditions dures.
Autres : Prime de parcours professionnel (3PM, 200-500 €), prime d'engagement (1 000-2 000 € à certaines étapes), et PLS (lien au service) pour fidélisation.
Moyenne totale (primes incluses) : 3 000-5 000 € net/mois pour un sous-officier au GMHM, jusqu'à 5 000-7 000 € pour un officier, selon ancienneté et missions (hausse de 10-20 % vs. unités standard grâce aux primes spéciales). Données 2018 : moyenne militaire 2 573 € net (baisse réelle due à inflation), mais élite comme GMHM au-dessus (primes 37-48 % du brut).
Ces chiffres sont approximatifs ; un simulateur officiel existe pour des calculs précis.
Le GMHM est-il utile au vu des comptes publics français actuels ?
RépondreSupprimerOui, je pense que le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) reste utile, même dans un contexte de finances publiques tendues comme celui de la France en 2025. Permettez-moi d'expliquer mon raisonnement de manière structurée, en m'appuyant sur les données récentes pour contextualiser. Au final, son coût marginal est infime par rapport à l'effort de défense global, et son rôle stratégique justifie sa pérennité, sans pour autant ignorer les contraintes budgétaires.
1. Le contexte des comptes publics : une situation critique
La France fait face à une dégradation continue de ses finances depuis 2023, avec un déficit public qui s'est creusé à 5,8 % du PIB en 2024 (environ 170 milliards d'euros), contre 5,4 % en 2023. Pour 2025, le gouvernement vise une réduction à 5,4 % du PIB (déficit d'environ 135-142 milliards d'euros), mais cela repose largement sur des hausses d'impôts et des économies forcées (10 milliards d'euros supplémentaires annoncés en juin 2025), avec une croissance économique faible (près de 0 % au premier semestre). La dette publique, elle, a explosé à 114 % du PIB fin mars 2025 (3 346 milliards d'euros), et pourrait atteindre 125-130 % d'ici 2029 sans efforts radicaux. La Cour des comptes alerte sur un "mur de la dette", avec une charge d'intérêts qui pourrait devenir le premier budget de l'État (107 milliards d'euros en 2029).
Dans ce cadre, toute dépense publique est scrutée : le gouvernement a repoussé le retour sous 3 % du déficit à 2029, et des coupes transversales touchent tous les secteurs, y compris la défense, malgré son "sanctuarisation" relative. C'est légitime de questionner l'utilité d'unités comme le GMHM, vu comme un "luxe" par certains critiques.
2. Le coût du GMHM : une goutte d'eau dans l'océan budgétaire
Comme je l'ai indiqué précédemment, le GMHM (10-15 membres) représente une fraction négligeable du budget défense, estimé à 1-3 millions d'euros par an (salaires, équipements, expéditions). Cela inclut les primes spéciales pour compétences en montagne (300-1 000 €/mois par membre), mais reste financé via le budget global de l'Armée de Terre (environ 18-24 milliards d'euros/an).
Pour 2025, la mission Défense s'élève à 50,5 milliards d'euros hors pensions (hausse de 3,3 milliards par rapport à 2024), soit environ 2 % du PIB, en ligne avec la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030 qui vise 2 % d'ici 2027 et une croissance de 56 % depuis 2017. Le GMHM pèse moins de 0,01 % de ce budget – une somme ridicule face aux 1,9 milliard d'euros alloués aux munitions (+27 % en 2025 pour répondre à l'Ukraine et à la mer Rouge) ou aux 20,2 milliards pour les grands programmes d'armement. Même dans un scénario d'économies drastiques, le supprimer économiserait une misère, sans impact notable sur le déficit global.
3. L'utilité stratégique : au-delà du coût, une valeur ajoutée irremplaçable
RépondreSupprimerLe GMHM n'est pas un "club d'alpinisme" subventionné ; c'est un laboratoire opérationnel pour l'Armée de Terre, rattaché à la 27e Brigade d'Infanterie de Montagne. Son utilité militaire est concrète :
Expertise en milieux extrêmes : Il développe techniques et matériels pour le grand froid et la haute montagne, essentiels pour la défense des Alpes (frontières avec l'Italie/Suisse) et les déploiements en zones hostiles (Himalaya, Antarctique, Afghanistan, Mali). Exemple récent : sauvetage d'alpinistes à 6 100 m en Himalaya en 2024, démontrant une capacité de projection rapide.
Formation et innovation : Il forme des milliers de soldats (chasseurs alpins, forces spéciales) à des compétences rares, améliorant la résilience globale de l'armée face à des menaces hybrides (climat, verticalité en guerre moderne).
Rayonnement et préparation : Dans un monde instable (Ukraine, tensions en Arctique), il anticipe des scénarios où le froid et la montagne seront décisifs, aligné sur la LPM qui priorise l'effort défense malgré les contraintes budgétaires.
Critiques sur son aspect "sportif" existent (forums militaires le voient comme un "loisir financé"), mais elles sous-estiment son ROI : une expertise unique qui sauve des vies et renforce la souveraineté, sans alternative civile ou privée.
4. Mon avis final : oui, utile – mais avec vigilance
Au vu des comptes publics (déficit à 5,4 % et dette à 114 % en 2025), prioriser est impératif : éducation, santé et dette passent avant. Pourtant, sacrifier le GMHM serait contre-productif – son coût est symbolique, et sa suppression éroderait une capacité stratégique vitale, surtout avec la hausse budgétaire défense (+7 % en 2025 malgré les coupes ailleurs). C'est un investissement modeste pour une résilience durable, justifié par les engagements européens (OTAN à 2 % du PIB). Cela dit, dans un audit global des dépenses militaires, il faudrait évaluer si ses expéditions pourraient être partiellement sponsorisées pour optimiser.